Eshän Sinan Kassab
Messages : 493 Date d'inscription : 20/10/2011 Age : 31 Localisation : In the Sky with Diamonds
| Sujet: Kaiteng Tardel Lun 15 Avr - 23:46 | |
| Kaiteng Tardel
- Race : Humain
- Classe : Envoûteur
- Votre personnage en quelques mots :
Réfugié élonien dès son plus jeune âge, Eshän Tardel ne garde aucun souvenir de son enfance dans les terres soumises à Palawa Joko. Tandis que son père naturel meurt durant l'exode, Shaël, sa mère, décide d'épouser une fois en Kryte un riche marchand du nom de Tardel, permettant à ses deux enfants, Eshän et sa soeur Eloïs d'avoir des perspectives d'avenir autres que de grandir dans la rue. Eshän prend de force le nom de son père adoptif ainsi que le nom de Kaiteng pour "mieux s'intégrer" dans la société. Enfant désobéissant, il passe sa jeunesse à tenter de nombreuses fugues et finit par être enfermé dans une académie militaire jusqu'à ses vingt ans. A la sortie de l'académie militaire (d'où il sort deuxième de sa promotion) il est recruté par Alec, chef charismatique de la compagnie mercenaire des Arpenteurs avec lesquels il officie durant plusieurs années et apprend le métier de "soldat sans patrie". Après qu'une très grande partie de la compagnie ait été tuée lors d'une échauffourée avec des bandits, Kaiteng décide d'abandonner le métier de mercenaire et de rentrer au Promontoire Divin où il rentre juste à temps pour voir sa maison en flammes. Grâce à son aide, tous les occupants en sortent vivants, mais sa soeur reste blessée aux yeux, devenant aveugle en quelques semaines. Le père adoptif de Kaiteng meurt de maladie, ruiné après que la compagnie ait fait faillite, dévorée par celle du Lion noir. Afin de nourrir sa mère et sa soeur, Kaiteng reprend le mercenariat auprès des Larmes du Saule dans lesquelles il s'illustre extrêmement rapidement comme un mercenaire de génie. Vivant en secret une amourette avec une jeune mercenaire du nom d'Elody, il se voit forcé de la quitter lors d'un duel contre le Portemort de la compagnie, Shilkyn Tysian. Kaiteng met plus d'un an à se remettre de ses blessures et encore un an à s'entraîner à la magie des envoûtements de haut niveau, tout particulièrement des mantras. C'est durant cette période qu'il apprend qu'Andralis Kraus, chef de la compagnie des Larmes a sacrifié un grand nombre de mercenaires dans une mission suicide sur Orr, Elody comprise. Ce dernier retrouve même sa piste et fait appel à lui pour une mission d'ordre particulier que Kaiteng s'empresse d'accomplir, tout simplement pour avoir la possibilité de se venger de Shilkyn Tysian, faisant passer sa vengeance pour Elody au second plan. Après avoir repris du service en tant que chef de guerre de la compagnie, Kaiteng tombe amoureux de son apprentie, Eyïra, tandis que sa vengeance sur Andralis Kraus n'est plus d'actualité, ce dernier étant décédé en mission. Aujourd'hui, Kaiteng vit heureux dans sa maison de Garenhoff avec Eyïra (avec laquelle il cache sa relation) et s'accomode de sa place de chef de guerre de la compagnie... Il gère aussi tant bien que mal le cas particulier de Nathaniel Sirin, un homme prétendant être l'envoyé testamentaire d'Andralis Kraus et étant destiné à le remplacer au poste de chef de la compagnie.
- Répliques cultes : Aucune
IL VA DE SOI QU'AUCUNE DES INFORMATIONS CITEES ICI N'EST CONNUE DE QUICONQUE RP PARLANT : Pour la majorité des membres, Kaiteng... C'est juste le chef de guerre de la compagnie ! _________________________ Chapitre I - Spoiler:
« Vois-tu, Berthold, le véritable pouvoir en Kryte n’appartient pas aux nobles. Ils ont les palais, ils ont les vêtements brodés, l’air maniéré et l’art de la réplique travaillée, mais le pouvoir, la force de faire ployer le royaume, de le manipuler comme le fait un marionnettiste avec ses jouets et ses ficelles ou comme un auteur avec ses personnages réside dans l’argent et l’or. Et qui en Kryte contrôle cette ressource ? _ Les nobles ? _ Non, Berthold, non. Tu as beau être mon associé depuis bientôt vingt ans, je vois que tu n’as toujours pas compris l’idée qui gouverne le monde. La fortune des nobles repose sur la propriété terrienne et, en cette période de guerre contre les Orriens, les centaures et toutes les autres peuplades inamicales, la notion de propriété est devenue on-ne-peut-plus floue. Le contrôle de la Kryte résultant de la possession de biens fiduciaires nous revient à nous, les marchands. Que crois-tu qu’il pourrait se passer si nous décidions de doubler tous les prix pour les biens du Promontoire ? _ Eh bien, vous vendriez moins ? _ Mais nous gagnerions autant en vendant moins, tout en mettant la belle civilisation krytienne dans l’embarras. _ Mais l’or ne servirait plus à rien, non ? Enfin, si vous n’avez plus personne auprès de qui le dépenser… _ Berthold, l’or est la monnaie la plus universelle qui soit. Tant qu’on possède de l’or, on reste riche et donc puissant. _ Oui, monsieur. »
Qisod Tardel sauta à terre. Habituellement, en tant que directeur d’une des grandes compagnies commerciales de Kryte, il n’accompagnait pas les convois de marchandises en personne, se contentant de les superviser depuis un confortable bureau chauffé en hiver et ombragé en été… Mais cette fois, la chose était différente. S’il escortait pour l’instant un simple convoi de graines jusqu’à une cité minière des collines de Kesse, il était sur le point de signer ce qui était à ses yeux le plus gros contrat de sa vie. Adepte du marché noir lors de ses heures perdues, il avait eu vent de la découverte récente d’un filon de pierres précieuses dans un village des collines de Kesse et il avait réussi à intercepter cette information avant que les propriétaires du terrain (une compagnie commerciale concurrente) ne soient mis au courant… Et il comptait bien faire main basse sur le terrain et la production avant que ce ne soit le cas, avec l’aide de la troupe de mercenaires qu’il avait engagée pour l’occasion si nécessaire.
Kaiteng Tardel, lui, âgé de dix ans et fils adoptif d’un des plus véreux des directeurs de compagnie marchande était évidemment parfaitement ignorant du monde du crime dans lequel son père baignait allègrement, ce qui ne l’empêchait pas de l’accompagner lors des rares convois qu’il acceptait de superviser. En fait, le monde du commerce ne l’attirait absolument pas. Comme tout enfant de son âge, il rêvait de devenir le plus grand héros que connaîtrait jamais la Tyrie, un peu comme ceux ayant autrefois défait Abaddon et ses lieutenants si ce n’est que lui, l’histoire retiendrait son nom. Pour l’instant, armé d’une épée en bois et des quelques bases en magie d’envoûtement, il courrait autour des sept chariots de la caravane escortés par une trentaine de mercenaires en se battant contre des ennemis imaginaires, ignorant parfaitement être le sujet de quelques moqueries de la part des soldats en armes. Lorsque le petit village minier de Triskellion se découpa au loin, entouré des quelques champs concernés par le côté officiel de la livraison, Kaiteng fut envoyé dans un des chariots bâchés à l’intérieur duquel il continua sa joute incroyable contre un ennemi imaginaire condamné d’avance à la défaite.
Le village était placé à flanc de montagne, rendant sa traversée obligatoire pour accéder à la carrière et à la mine où se trouvait le filon tant désiré… Et il était désert. Un peu trop désert aux yeux de Qisod qui porta instinctivement la main au pommeau de l’épée à sa ceinture et vérifia la présence rassurante d’un pistolet à son flanc. Nerveux, les mercenaires chargés de l’escorte faisaient de même. « Tu es sûr que nous sommes attendus, Berthold ? demanda Qisod. _ On ne peut plus sûr, répondit celui-ci avec un sourire, tandis qu’une cinquantaine d’hommes et femmes armés et masqués sortaient de l’ombre des ruelles environnantes, encerclant la caravane. _ C’est une blague, Berthold ? _ Non, monsieur. C’est tout simplement que vos concurrents payent mieux. Votre caravane aura été attaquée par des bandits et nous ne manquerons pas d’envoyer un mot gentil à votre héritier à la tête de la compagnie. _ Mon fils ? Berthold, que signifie cette mascarade ! _ Pas votre fils, non, répondit Berthold en prenant le temps de bourrer une pipe et de l’allumer avec un briquet à amadou. A moi… Si votre fils devait être cet héritier, j’aurais essayé de vous convaincre de ne pas l’emmener avec v-. » Berthold fut coupé dans son monologue jouissif par le bruit d’un coup de feu et par la dérangeante présence d’une bille de plomb logée dans sa boîte crânienne. Jetant son pistolet déchargé et fumant au sol et dégainant son épée, Qisod fixa du regard le chef des mercenaires, un homme crasseux et émacié aux longs cheveux bruns et sales et celui-ci lui répondit par un hochement de tête avant d’ordonner à ses hommes d’engager le combat.
Kaiteng mit plusieurs secondes à comprendre pourquoi à l’instant précis où il avait mimé un coup de feu sur son ennemi imaginaire, celui-ci avait retenti dans le monde physique. Convaincu qu’il venait de découvrir une nouvelle forme de la maîtrise de la magie des envoûteurs, il sortit la tête du chariot bâché juste à temps pour voir trois bandits se jeter sur un mercenaire, armes au clair. Parfaitement conscient de la sécurité plus que relative d’un chariot bâché lors d’une tentative de pillage, Kaiteng attrapa son épée en bois et sauta à terre en hurlant de toute sa voix n’ayant pas encore mué, effet pitoyable visuellement et auditivement parlant. Ceci dit, tous les grands tacticiens et stratèges étaient et sont toujours d’accord sur un point : plus que tout, l’effet de surprise représente un avantage pouvant renverser le déroulement d’un combat pourtant apparemment perdu d’avance… Aussi, le bandit qui reçut l’impact de l’épée en bois dans son genou tomba au sol et, lorsqu’il tomba au sol, découvrit que même maniée d’une main peu experte et avec peu de force une épée en bois est une arme parfaitement capable de blesser lorsqu’elle tape au bon endroit, par exemple dans une tempe.
Abandonnant sa victime plongée dans l’inconscience pour un bon moment ainsi que le mercenaire qui contenait efficacement les deux bandits restants, Kaiteng slaloma entre les chariots à la recherche de son père, qu’il retrouva rapidement la figure en sang mais protégé contre trois bandits par le chef des mercenaires en personne. C’est alors qu’une femme masquée aux intentions visiblement peu amicales se tourna vers lui et le chargea, une dague à la main. Sans effet de surprise et éduqué depuis son plus jeune âge avec l’idée qu’on ne frappe pas les femmes, Kaiteng décida que prendre ses jambes à son cou pouvait être une excellente idée, idée qu’il appliqua dans l’instantané en se jetant sous un chariot bâché. Terrifié, il vit la femme masquée s’allonger au sol et ramper dans sa direction, centimètre après centimètre. Kaiteng avait lâché son épée et reculait le plus vite qu’il pouvait, mais, tétanisés, ses muscles refusaient de suivre. Il était convaincu que sa dernière minute était venue sans qu’il ne sache jamais pourquoi on allait le tuer lorsqu’il remarqua que la femme avait cessé d’avancer vers lui, fixant à la place un objet qui n’existait pas.
Tout n’était plus que silence. La bataille avait pris fin et, Kaiteng le comprit alors, la femme était morte, tuée par une dague de lancer alors qu’elle essayait de se faufiler sous le chariot. Douze mercenaires avaient péri dans l’attaque, emportant avec eux trente sept des faux bandits engagés par la compagnie marchande rivale, propriétaire du filon. Qisod n’était que légèrement blessé à l’arcade après avoir reçu un mauvais coup de poing et cette sanglante péripétie aurait pu disparaître au fond de la mémoire du jeune Kaiteng compte tenu de toutes les batailles qu’il était destiné à vivre au cours de son existence, mais ce ne fut pas le cas. Pour lui, cette bataille fut celle où il se découvrit une passion. Une passion bien différente de celle de marchand appartenant à la pègre. Une passion pour ces hommes et femmes en armes qui avaient sauvé sa vie et celle de son père, une passion pour le mercenariat.
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